Diplôme d'architecture intérieure : Rédaction du mémoire

Publié le 21 Mars 2008

Voici le début de la rédaction de mon mémoire sur mon projet de lieu consacré à un luthier. Ce qu'on attend du mémoire c'est d'exposer la démarche qui nous a conduit à choisir ce bâtiment, ce sujet, et cette façon de traiter le projet. Le but est de retracer le chemin de notre réflexion afin que le jour de l'oral, le jury sache de quoi on parle et ait connaissance de notre démarche.


Le 29 rue Musette devient le lieu de travail et de vie d’un luthier

 

A Dijon, capitale de la Bourgogne      

Au cœur de la ville

A l’angle de la rue Musette et de la rue des Godrans s’élève un bâtiment à l’architecture inspirée du style haussmannien

Le quartier s’ouvre

Le bâtiment s’avance sur la place Grangier et résonne dans son environnement

 

Il sera consacré à trois des instruments du quatuor classique

 

   

(LA VILLE ET LE QUARTIER)

 

  La ville d’art et d’histoire

Dijon, capitale bourguignonne et siège des Ducs de Bourgogne, a toujours été considérée comme un carrefour de France. Depuis des siècles, cette cité de province s’est démarquée par sa bourgeoisie intellectuelle et sa richesse culturelle.

Le terrain, situé à l’angle de la place Grangier.

Une place témoin des grandes et nombreuses transformations qui font la beauté de Dijon. Elle se situe entre les trois quartiers qui forment le cœur vivant de la ville.

 

                        La place Darcy, à l’ouest, est le nouveau quartier commerçant de la ville.

Depuis le XIXe siècle, c’est ici que la vie de la cité éclate grâce aux flux des voyageurs arrivant à la gare en provenance de Paris. En à peine vingt ans, la place Darcy devient le centre où les touristes affluent, rejoins par la population locale qui profite des nombreux commerces et services.

 

                        Le quartier Saint Bernard, au nord, est le quartier résidentiel. A l’époque où  Haussmann retrace les avenues de Paris, l’architecte Lacordaire entreprend la création de la place et d’un lotissement à l’échelle de Dijon. Grâce à cet urbanisme ordonné, les hôtels particuliers se multiplient et le quartier devient rapidement le plus dense et le plus riche de la ville.

 

                        Le quartier de la chouette, à l’est, correspond au quartier du vieux- Dijon. Autrefois cœur économique de la ville grâce aux nombreux métiers d’artisanat présents, il est aujourd’hui un lieu de tourisme incontournable. Même si la plupart des artisans ont quitté ce quartier à cause de l’évolution de la société, il retrace l’histoire de la ville, son architecture, son patrimoine et ses traditions.

 

Les proches environs de la place Grangier profite de la proximité de ces quartiers. Aujourd’hui, au carrefour de ces trois secteurs emblématiques, le quartier Grangier est polyvalent dans ses activités et bénéficie des flux de personnes attirées par l’histoire et le patrimoine des quartiers environnants. La création de la place Grangier, entre 1907 et 1930, a permis au quartier d’être à son tour, un lieu d’attraction. L’ouverture d’un tel espace dans la trame urbaine contribue à l’harmonie de l’espace public recherché par la ville à cette époque et représente une amélioration fulgurante pour les immeubles alentour, comme le 29 rue Musette.

 

 

  (LE BATIMENT)

 

1905, à l’angle de la rue Musette et de la rue des Godrans.

Il est construit en remplacement d’un bâtiment existant  sur l’initiative d’un couple de commerçants soucieux de la beauté de leur demeure et certainement avant tout de leur boutique. Conscients de l’impact favorable de leur immeuble sur le quartier avant même la création de la place, il est évident aujourd’hui, que l’architecture du bâtiment est un atout pour le quartier élargi autour de la place Grangier.


Le rythme de ses façades est strict.

            Ses bossages sur les deux premiers niveaux ancrent le bâtiment au sol et l’impose pour ensuite laisser place à ses balcons qui viennent se superposer à la façade. Ses découpages horizontaux viennent compenser sa hauteur et impose déjà une lecture en départageant deux entités : le rez-de-chaussée et son entresol se détachent visuellement des niveaux supérieurs.

            L’ensemble des ouvertures répond à un ordre rigoureux et permet une fois encore de distinguer deux ensembles. Sur les deux premiers niveaux s’élèvent les grandes arcades qui donnent une légèreté au bâtiment tandis qu’aux étages supérieurs, sa densité est uniquement interrompue par des ouvertures à la composition stricte qui ne laisse rien deviner de l’aménagement intérieur.

 

L’ornementation vient enrichir la rigueur du bâtiment.

            La base moulurée de chaque arcade, ses consoles sous chaque balcon, le travail des garde-corps en fer forgé, le chambranle de chaque ouverture viennent ajouté ce qu’il faut de délicatesse à l’édifice.

            Son développement dans la hauteur sur une petite surface apporte sans aucun doute un paramètre important dans la perception qu’on a de lui.

 

L’ensemble lui confère un caractère élégant et sophistiqué.

 

 

(ANALYSE DU BATIMENT)

 

Le bâtiment du 29 rue Musette développe un rapport fort avec son environnement.

Sa place privilégiée à l’angle de deux rues très passantes en fait un bâtiment visible et accessible.

Ses hautes arcades accrochent le regard au milieu de toutes les façades environnantes qui restent à échelle humaine.

L’édifice étant d’une surface restreinte de 90m², son évolution dans la verticalité fait sa particularité et le rend remarquable de loin comme de près.

Depuis la rue, l’individu s’apprête déjà à entrer dans l’équivalent d’une cathédrale, se prépare à ressentir cette élévation, cette sensation d’être happer vers le haut.

 

Pourtant, rien ne se passe.

 

Rien ne se passe, mis à part cette frustration d’être rester clouer au sol : les arcades sont séparées en deux sur la hauteur.

Dans les étages supérieurs, même constat.

Là où la lecture extérieure nous laissait présager une ascension, rien ne se passe, juste une succession de niveaux emprisonnés entre deux planchers.

La présence des ouvertures atténue l’ensemble. L’individu est directement attiré par la lumière et la vue qui le porte au loin jusqu’à l’autre extrémité de la place Grangier.

Le bâtiment vit sur sa périphérie et laisse son centre inerte.

 

La frustration.

Cet immeuble de rapport, limité dans ses largeurs, doit d’échapper par la hauteur.

Malheureusement, ce qui est possible à l’extérieur semble impossible à l’intérieur.

L’édifice semble contraint dans sa propre enveloppe.

Il ne « respire » pas.

Il est écrasé par ces planchers totalement hermétiques et indépendants du reste du bâtiment.

 

L’individu, comme le bâtiment, est en attente d’un épanouissement.

 

 

Rédigé par Emilie Lagrange

Publié dans #Diplôme et Formation

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A
tu travailles vraiment bien ! j aime enormement ta maniere d ecrire, et on coup de crayon est stupefiant..ne change rien et bon courage pour ce memoire !!!!
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